CPI, un jugement (pas si) inattendu

IMG_20180203_120448_658 « Peines très lourdes, ne juge que les africains, injustice, néocolonialisme, corruption des témoins… » les préjugés sur la Cour pénale internationale (CPI) vont crescendo ce 2 février 2018, à l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités sur la justice internationale. Une formation sur 2 jours  pour clarifier la question de la juridiction internationale, ses missions ainsi que celles des journalistes, blogueurs et professionnels des médias  conviés à la rencontre. L’initiative est  du centre d’éducation pour une société durable (ESD).

Jamais La Haye, siège officiel de la CPI au Pays-Bas n’a été aussi présente dans l’esprit, les écrits et les paroles des hommes des médias en Côte d’Ivoire. C’est un réflexe presque depuis les 30 novembre 2011 et 22 mars 2014, dates respectives des transfèrements de l’ex président Laurent Gbagbo et de son proche Charles Blé Goudé.

Les idées perçues et rapportées, ainsi que le  traitement de cette affaire juridique suscitent des passions.

« L’information  part dans tous les sens, mêlant tous les préjugés précités  à des avis et commentaires dévoilant une terrible méconnaissance  des fonctions et missions de la Cour » constate Magloire N’Déhi, bénévole au centre initiateur de la rencontre.

Les journées ont vu se dérouler trois panels. Objectif: participer à l’accès à l’information  sur la justice internationale afin d’inciter à la publication de contenus non partisans sur le procès Laurent Gbagbo-Blé Goudé Charles.

À retenir

La cour pénale internationale est une juridiction permanente créée le 17 juillet 1998 en Italie. Régie par le statut de Rome, la CPI est compétente à enquêter, poursuivre et juger des personnes accusées   de quatre  types de crimes, à savoir :

  • Les crimes contre l’humanité,
  • Les génocides
  • Les crimes d’agression
  • Les crimes de guerre

La Côte d’Ivoire a ratifié l’accord le 15 février 2013.

Sur le procès du « siècle »

Les charges retenues   contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé concernent uniquement le crime contre l’humanité, portant sur les chefs d’accusation de meurtre,   torture, actes inhumains et persécution sur la période  allant du 16 décembre 2010  au 11 avril 2011.

La situation ou les évènements sur lesquels portent ces accusations concernent :

  • La marche sur la RTI du 16 décembre 2010
  • La marche des femmes d’Abobo du 3 mars 2011
  • Le bombardement du marché Issiaké Koné le 17 mars 2011
  • Le massacre de la mosquée de Yopougon le 12 avril 2011

Panel 2 : comprendre les charges retenues contre Charles Blé Goudé  et Laurent Gbagbo

L’objectif énoncé par le bureau du procureur Ben Souda est de prouver que les détenus ont  planifié et ordonné des attaques meurtrières afin de se maintenir à prix au pouvoir après les élections de 2010.

Panel 3 : l’impact du journaliste sur la société

Sur ce point, Touré Mamadou, directeur général de l’office du service civique national (OSCN) a interpellé : «  77% de la population ivoirienne est extrêmement vulnérable, jeune, malléable et évolue  dans une société en crise au niveau de l’éducation et du chômage.

Pour lui, la presse joue un rôle extrêmement  important dans le processus de la cohésion sociale. Neutralité, objectivité et professionnalisme sont invités dans les écrits.

Pour leur défense, les « apprenants » décrient  le manque d’indépendance des organes de presse eux-mêmes, scotchés à leur ligne éditoriale, et quelquefois inféodés aux partis politiques.

« Au sortir de ces deux jours de formation, une plateforme pour des contributions libres, objectives, neutres et indépendantes sur le dit procès et sur les grands sujets de société verra le jour », ont rassuré les organisateurs.

Le centre ESD existe depuis mai 2016. Il est une organisation de vulgarisation de l’information et de la documentation, de formations et d’actions en droits humains et d’éducation citoyenne des jeunes.

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