"Diallo ", le boutiquier émergent

C’est la nouvelle boutique de « Diallo »!(Faya extension )

Un « Diallo »nouveau pour un    Ivoirien nouveau : ainsi  compte s’avancer allègrement vers l’horizon 2020  le  boutiquier de la nouvelle Côte d’Ivoire. Depuis quelques temps à Abidjan, les petites  échoppes de quartier ont fait peau neuve.  Transformées en supérettes  pour certaines, supermarchés pour d’autres, elles sont fournies des mêmes marchandises trouvées dans les lointaines grandes surfaces. Ces  moyens et grands magasins de proximité sont toujours l’affaire des traditionnels propriétaires guinéens et mauritaniens communément appelés Diallo. Ces commerçants ont modernisé leurs  fonds de commerce,  sont en plein  dans  l’ère de l’émergence et font concurrence aux grandes surfaces. Enquête, ce mardi 24 novembre, chez ces petits entrepreneurs  qui taquinent les majors. Les zones Faya, Akouédo, passés au peigne fin.

Elle est loin, bien loin l’époque où l’on avait dans les quartiers des boutiques, ces minuscules et sombres  50m² dans lesquelles régnait  le bon vieux guinéen communément et injustement appelé Diallo. Diallo ramène en fait à une ethnie Peulh, une grande famille venue de   la Guinée voisine et pionnière dans l’installation des boutiques en Côte d’Ivoire. Après elle, les mauritaniens sont venus en renfort. Mais qu’importe, tant que vous étiez derrière un comptoir de boutique, l’ivoirien ancien, vous baptisait Diallo.  Unique vendeur, serveur et caissier cloîtré derrière sa  grille protectrice émaillée à travers laquelle la monnaie circulait, le boutiquier des temps anciens arborait  son fidèle boubou bleu ciel et sa longue barbe blanche  rougie par endroit par le rejet du jus de colas ou de cure dent. Entre  ses doigts métissés, son immanquable chapelet. Le cœur et l’esprit en prière, les yeux rivés vers le comptoir de fortune. Avec son autre main sur le mini fourneau d’ataye (tisane traditionnelle), Diallo était toujours prêt  à suspendre son récital  pour servir le client.

libre -service chez Moktar, la supérette de faya nouveau quartier.

Du petit lieu ou le marchand exposait et vendait sa marchandise, Diallo est passé aux magasins en libre-service  avec enseigne dont les surfaces de vente varient entre 120  et 2500m².  Financé sur fond propre pour certains et par leur ambassade pour d’autres ces hommes d’affaires font concurrence aux grandes surfaces. Leur force : la traditionnelle proximité  de Diallo avec sa clientèle. Le Supermarché magasin est toujours dans le quartier, à deux pâtés des maisons et  propose  néanmoins la majeure partie des produits trouvés en grande surface. Diallo y vend toujours  ses produits de grande consommation et bien d’autres en grande quantité et sont pratiquement proposés aux mêmes prix que ceux des grandes surfaces.  A l’intérieur tout est organisé : il y a des rayons typiquement alimentaires, drogueries hygiènes, frais libre-service, liquides, cosmétiques…   les rayons mais aussi des têtes de gondoles sur lesquelles les produits stars y sont exposés.  Des paniers pour vos courses, un accueil et même une comptabilité. Pas encore ultra moderne, toujours à la calculatrice pour la plupart mais mieux que de celles des années antérieures…

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Vue du magazin de Diallo, l’ancien boutiquier d’Akouédo village

Avec les années, des générations de Diallo se sont succédées en Côte d’Ivoire, l’âme commerçante est restée avec elle les accents mauritanien /Guinéens, mais  la vision,  les objectifs, eux  vont croissants.

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