Jean baptiste baptise les billets « gâtés, déchirés »

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Jean Baptiste en plein boulot au marché Gouro d’Adjamé

 La destination finale pour ces billets usés, «  gâtés, déchirés », c’est la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Mais avant un petit détour de cette vieillerie chez JB Guei moyennant une marge. Voici le credo, le boulot et gagne pain de cet ex chômeur devenu en un temps record, comme il se définit lui-même,   intermédiaire de la BCEAO. Par lui, à travers son réseau de personnels de l’institution financière, les billets usagés retrouvent  une nouvelle vie mais à une  autre valeur.

Adjamé marché Gouro, la foire aux vivriers.  Entre acheteurs et vendeurs des billets circulent. Ils travaillent comme dirait l’autre. Des billets rangés précipitamment sans grand soin en général dans des « bananes », porte-monnaies et autres bourses de fortune. Conséquence, la monnaie est maltraitée,  chiffonnée, mouillée, déchirée et très souvent en mauvais  état.    C’est dans cet environnement indélicat pour ces billets que Jean Baptiste intervient. Celui qui se fait appelé « billet gâté – billet déchiré » est en fait une sorte d’agent de change de la monnaie usagée. Son petit métier, il l’exerce depuis un an.

 Tous les matins dès 6 heures, le quadragénaire parcourt  coins et recoins de ce vaste marché en chantonnant. « J’interpelle les clients avec mon traditionnel : billet gâté, billet déchiré, changez vos billets ! Mes lieux stratégiques sont les marchés, les commerçantes sont celles qui maltraitent le plus l’argent» Précise l’homme, son exemplaire de billet usagé en main. Une fois que le client l’ interpelle, s’en suit le troc. La valeur de change est nettement inférieure à celle du billet mais c’est comme ça. A prendre ou à laisser ! Et toutes ont l’information. Les teasing passés ont porté leur fruit. «  Je fais du 100%. J’achète  le billet usagé de 1000 fcfa à 500 fcfa, celui de 2000 me revient à 1000 f ; pour les billets moins abîmés, je peux faire une exception ». précise –t’il.

Son business est considéré comme une aubaine pour les client(e) s. « Je suis de l’ancienne école, je ne dispose  pas de compte bancaire, de plus je n’ai pas le temps de me rendre sur les lieux, pour changer la monnaie. JB le fais à ma place et ça m’arrange. De toutes façons cet argent est inutilisable, si je peux avoir le minimum avec ce que je considère comme gâté, ce n’est pas plus mal » précise Awa koné, vendeuse de poissons frais. La dame a constamment les mains humides qui mettent les billets à rude épreuve tous les jours.

Pourtant ce service est gratuit à la banque

  Après l’achat, la vente chez l’agent de la BCEAO. « J’ai un vieux père de cette banque qui me  rachète mes billets à une valeur nettement haute que celle acquise sur le marché. Avec lui, c’est 8000 pour 10.000 fcfa de monnaie vendues. Avec son bénéfice quotidien de 10.000 fcfa cet homme marié dit s’en sortir et  faire vivre décemment sa famille.

Initialement à Yopougon avant Adjamé, Jean Baptise intervient également à vridi en passant par Kouamassi , JB ambitionne  conquérir le tout Abidjan.

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2 Comments to “ Jean baptiste baptise les billets « gâtés, déchirés »”

  1. J’aimerais avoir son numéro je suis à koumassi et j’ai des billets déchirés

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